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Saint-Leu et Saint Nicolas

Par la charte de 1081 Hugues de Dammartin, seigneur d’Hescerent, donne à la puissante Communauté Bénédictine de Cluny l’église paroissiale d’Hescerent. A ce don il ajoutera des biens pour que l’abbaye de Cluny construise un monastère.

Cette paroisse est dédiée à Saint Nicolas, ce qui montre l’importance du port et de la batellerie dans les activités du village.

Après 1140 la richesse du monastère permet au comte de Clermont et au Prieur Renaud de Hautepierre de commencer la construction d’une nouvelle église digne de la renommée de Cluny. L’église des moines est dédiée à Saint Leu.

Le chœur est réservé à Dieu, le chœur des moines aux religieux, la  nef et le déambulatoire aux pèlerins. Pour les habitants du village, il est réservé, au niveau des 4 premières travées du bas-côté nord, un espace liturgique mis en évidence par des peintures murales dont il subsiste des vestiges. Cet espace représente la paroisse d’Hescerent toujours dédiée à Saint Nicolas. Un moine jouera le rôle du curé de la paroisse jusqu’à la Révolution.

On a retrouvé un retable du XIV° siècle représentant l‘histoire de Saint Nicolas et une ancre symbole du saint que l’on peut admirer accrochés au mur du bas-côté nord.

En 1663 la Confrérie des Bateliers, qui venait de se créer, a demandé aux moines l’attribution d’une chapelle à décorer pour la célébration de la fête de leur saint patron. Les moines leur attribuèrent la chapelle de Saint Sixte derrière l’autel côté nord. Ils purent ainsi venir prier et déposer leurs ex-voto, des bateaux que l‘on peut encore voir au Musée de la batellerie de Conflans Sainte Honorine ainsi qu’au musée de Saint-Leu.

Étant donné le lien ténu entretenu depuis les temps les plus anciens entre le port et la paroisse, il est possible d’expliquer la présence sur cette photo prise en 1894 des enfants de chœur, ancêtres des lupoviciens actuels, au pied du pont autour d’un Saint Nicolas attaché à la croix processionnelle alors qu’une fine couche de neige détrempe le chemin de hallage et que l’arbuste sans feuilles atteste de la saison hivernale.

Il est raisonnable de penser que la tradition des fêtes de la Saint Nicolas se perpétuait encore vivement puisqu’en 1894 il a été jugé bon d’immortaliser l’événement par une photographie.

Annette METZLER pour Héritage Lupovicien