AccueilPatrimoine historiqueLes allemands à Saint-Leu en 1914

Les allemands à Saint-Leu en 1914

Casque de dragon allemand

Lors de l’offensive de septembre 1914 les allemands atteignirent Senlis où une arrière-garde française et des civils tirèrent sur eux.

En  représailles ils mirent le feu au quartier de la gare et fusillèrent le Maire et des otages.

Le 3 septembre 1914, au matin, des militaires allemands venant de Clermont et de Creil arrivèrent à Chantilly où ils exigèrent de s’installer dans le château où ils s’enfermèrent pour passer la nuit. Leurs chevaux avaient pris place dans les Grandes Ecuries. Le 4, de bon matin, tout le monde quitta les lieux.

Mais que s’est-il passé à Saint-Leu ?

En fin de matinée les habitants de la rue d’Hardillière entendirent un bruit de sabots ferrés sur les pavés de la route de Cramoisy. Le bruit se rapprocha. Bientôt ils virent passer devant  leurs fenêtres un groupe de soldats allemands perchés sur des chevaux. Sur la défensive, les militaires regardaient autour d’eux faisant briller leur casque rutilant.

Ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère, derrière les rideaux, étaient très impressionnées et se demandaient ce qui allait arriver. D’autant plus que, la veille, des réfugiés venant de Belgique et du Nord étaient passés racontant des histoires atroces à propos des soldats allemands.

Le groupe continua à descendre la rue faisant toujours autant de bruit sur les pavés. Arrivés au « carrefour du boulanger » ils s’arrêtèrent près du puits qui existe toujours. Ils mirent pied à terre, firent boire leurs chevaux et sortirent de quoi se restaurer. Certains durent faire « un petit tour du propriétaire » car Monsieur Veret racontait à ses fils que, petit garçon, il était venu faire des courses chez Raguet, le marchand de vin de la rue des Forges (le magasin sera détruit par un obus fin juin 1918 et ne sera jamais reconstruit). Brutalement, il vit surgir dans la boutique un uhlan  perché sur son cheval !…

Quand ils eurent repris suffisamment de forces, ils remontèrent sur les chevaux reposés et reprirent la rue d’Hardllière, en sens inverse, les sabots ferrés faisant toujours autant de bruit sur les pavés de la côte.

Il faudra attendre 1940 pour revoir des soldats allemands dans les rues de Saint-Leu.

Annette METZLER