AccueilPatrimoine historiqueL’église et les bombardements de 1944

L’église et les bombardements de 1944

Le samedi 5 août 1944, en tout début d’après-midi, 441 bombardiers ont déversé 2000 tonnes de bombes sur Saint-Leu, et les villages proches, afin d’achever le travail des bombardements de juillet et ainsi empêcher les derniers V 1 encore stockés dans les carrières de sortir et de gagner la région côtière.

Une bombe vint heurter le haut de la tour Nord et l’explosion en altitude provoqua non seulement la destruction du sommet de la tour mais aussi l’effondrement de la toiture et des voûtes de l’abside et du chœur.

Au fond de la nef, la voûte s’est aussi effondrée. Mais, dans ce cas, il ne s’agit pas directement d’une bombe. L’état de la toiture et de la charpente le prouve. Nous avons vu qu’à ce niveau les avatars de la construction de l’édifice ont provoqué un léger décalage entre les piliers nord et les piliers sud qui ne sont pas tout à fait dans l’axe. Les maçons durent gauchir sensiblement les voûtes pour rétablir l’équilibre. On peut voir dans cette anomalie la raison pour laquelle, à cet endroit, des pierres de la voûte ébranlées sous l’effet de l’onde de choc et des vibrations provoquées par l’explosion de la bombe du chœur ont cédé, entraînant son effondrement.

En février 1945, lors d’une vérification de la solidité de l’édifice, une bombe non éclatée a été découverte au pied du mur côté sud, près de la chapelle des fonds baptismaux.

Début 1955, l’architecte en chef des Monuments Historiques voulut contrôler l’état de la base des piliers qui avaient été ébranlés. Alors que les ouvriers creusaient au pied de la huitième colonne ils mirent au jour les vestiges d’une absidiole, puis, plus profondément, 9 étroits sarcophages en pierre, datant du VII° siècle, disposés en éventail. La majorité était vide mais l’un d’entre eux contenait un squelette en très mauvais état mais avec ses chaussures qui, après restauration, ont été déposées au Musée de Saint-Germain en Laye. Les sarcophages sont restés en place (l’un d’eux fait partie des fondations de la colonne) et l’excavation a été rebouchée.

Monsieur Durvin, Président de la Société Archéologique de Creil, obtint l’autorisation de poursuivre les fouilles. Avec son équipe ils mirent au jour les fondations d’une petite église carolingienne, nichée complètement dans la grande, mais à une dizaine de mètres en recul par rapport à la façade de l’édifice actuel. Ces fondations sont restées en place sous le nouveau pavage, ainsi que les restes de quelques squelettes retrouvés sous les dalles pendant les fouilles.

Annette METZLER