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L’antiquité

Les premiers temps de Saint-Leu d’Esserent et de son environnement

Le site de Saint-Leu d’Esserent semble avoir été peuplé depuis les temps les plus reculés. Il n’est pas rare que des lupoviciens trouvent dans leur jardin, ou dans leur champs, des outils de l’époque préhistorique. A cet endroit, le plateau dont la terre est particulièrement riche se termine par un talus qui domine de 40 mètres la vallée de l’Oise en formant un éperon.

Le village d’Hescerent s’est développé sur le coteau, face au sud, au-dessus des terres inondables. Il surveillait les assaillants mais aussi le trafic sur la rivière qui facilitait les liaisons entre les pays du Nord, l’Angleterre, la Normandie et le bassin parisien où s’implantera peu à peu le pouvoir royal.

Les Gaulois ont aménagé sur la rive gauche l’oppidum de Verneuil en Halatte, celui de Canneville qui a été bouleversé lors de la percée de la voie rapide Senlis-Montataire à hauteur de l’hôpital de Creil, celui du « Camp de César » à Gouvieux, et, sur la rive droite, les sites de Montataire, Thiverny et Saint-Leu d’Esserent. Cet ensemble de défenses gauloises était chargé de contrôler la traversée de l’Oise par une importante voie de communication qui empruntait la rive droite du Thérain pour relier les mines d’étain d’Angleterre à la Méditerranée en passant par Dieppe, Beauvais, Senlis et la Bourgogne. Une voie romaine reprendra ce tracé qui traversait l’Oise au lieu dit « passe à cheval » près du confluent du Thérain. L’écluse de Creil sera construite sur l’affleurement rocheux qui permettait le passage à gué.

Très tôt l’exploitation de la pierre dans les carrières creusées de part et d’autre de la vallée favorisa l’installation de sites habités  qui profitèrent des relations commerciales aisées. Au premier siècle un  grand port, Litanobriga, va se développer de part et d’autre du site de l’actuelle écluse de Creil. Il assurait l’exportation de la pierre que l’on retrouve jusqu’en Normandie, Paris…

Tous le chercheurs participant aux fouilles de ces sites arrivent à la même conclusion : on a l’impression qu’ils ont été abandonnés précipitamment aux alentours de 450 après J-C. Cette impression est particulièrement étayée par la découverte en 1974 d’une corbeille de pièces de monnaie sur le quai du port et une autre à l’entrée de la carrière en bordure de Litanobriga. Ces trésors sont actuellement exposés au Musée Gallet de Creil.

Annette METZLER pour Héritage Lupovicien